Comment déposer son dossier à la MDPH ?
Déposer un dossier MDPH consiste à donner des aides à votre enfant.
Mon fils est multiDYS (dyspraxie visuo-spatiale, dysorthographie, dysgraphie et dysphasie) et TDA. À son entrée en primaire, j’ai appris ce qu’est la MDPH. Cet organisme que je ne connaissais pas avant d’être maman, est devenu une étape décisive dans l’accompagnement de mon fils dans ses apprentissages. Je le dis en toute sincérité : décrocher une aide de la MDPH relève du parcours du combattant !
Alors les parents qui me lisent, accrochez-vous et ne lâchez rien ! Et pour ceux qui ont eu leur dossier accepté sans soucis dès le premier dépôt, sachez que vous avez été bien chanceux.
Pourquoi déposer un dossier à la MDPH ?
Pour ceux qui ne savent pas ce que signifie MDPH, c’est la Maison Départementale des Personnes Handicapées.
La MDPH a plusieurs missions et pour les enfants DYS, il s’agit surtout de :
- d’évaluer les besoins de compensation ;
- d’élaborer un plan de compensation ;
- d’attribuer des prestations, d’orientation scolaire, médico-sociale ou professionnelle
Un enfant étant DYS ou TDAH, etc. est considéré comme un enfant ayant un handicap. Le handicap est invisible et fort heureusement qu’aujourd’hui, la société française reconnaît tous ces handicaps non visibles, même si nous parents, nous devons nous battre pour nous faire entendre.
Dans le cas de mon fils, qui était suivi par différents spécialistes, il lui fallait plusieurs aides.
Je veux juste souligner qu’il s’agit d’un partage d’expérience avec la MDPH du Gard et que mon parcours ne représente pas une généralité. Il y a de grandes chances que les besoins de votre enfant coïncident avec ceux de mon fils ou pas. Chaque enfant DYS a des besoins spécifiques et à des degrés différents.
Revenons au sujet. Mon fils étant dysgraphique, il n’arrivait pas à écrire longtemps. Il s’épuisait à vouloir faire comme ses autres camarades. La question de déposer un dossier auprès de la MDPH était devenue une évidence. Mon fils avait besoin d’une AESH pour l’aider dans ses apprentissages scolaires. L’utilisation de l’ordinateur était aussi devenue nécessaire. En effet, en classe de CM1, les enfants commencent à beaucoup écrire et cette année-là, mon fils a réellement éprouvé de fortes difficultés en écriture. La maîtresse écrivait à sa place ou une camarade de classe terminait d’écrire ses leçons. Il fallait donc envisager l’utilisation de l’ordinateur en classe de CM2.
Donner l’emploi du temps de mon fils pour le dossier MDPH
En dehors de l’école :
- Mon fils avait des séances chez l’orthophoniste et tout était pris en charge par la CPAM et ma mutuelle.
- Il allait à des séances de kinésithérapie, car il marchait en permanence sur la pointe des pieds (prise en charge par la CPAM).
- Il se rendait chez l’orthoptiste pour une rééducation en neurovision. Toutes les séances étaient en totalité remboursées.
- Mon fils avait des séances en Ergothérapie qui n’étaient pas prise en charge ni par la CPAM ni par ma mutuelle. Il voyait l’ergothérapeute une fois par semaine, soit 29 euros les 30 minutes. Ce qui représentait grosso modo 1400 euros par an. Il s’y rendait de la CE2 jusqu’au milieu de la 6e. L’ergothérapeute lui apprenait à se servir du clavier et à s’organiser sur l’ordinateur avec OneNote. Avant, de la CP jusqu’en classe de CE1, il allait chez une psychomotricienne.
Au vu des difficultés de mon fils, il lui fallait :
- une AESH,
- un ordinateur,
- et une aide financière pour les séances en ergothérapie.
Comment commence mon parcours auprès de la MDPH ?
Constituer le dossier de la MDPH
Il faut aller retirer le dossier à la MDPH et faire remplir la partie médicale par le médecin qui suit votre enfant.
Dans mon cas, c’était la neuropédiatre qui suivait mon fils et qui avait posé le diagnostic. D’ailleurs, son diagnostic fut complété par les bilans de l’ergothérapeute, de l’orthophoniste, de l’orthoptiste et de la psychologue. En ce qui concerne la psychologue, mon fils devait passer le test de QI à travers un test général appelé le WISC. Ce test ne consiste pas à donner un chiffre sur le niveau d’intelligence de l’enfant. Il permet surtout une meilleure compréhension générale des difficultés que rencontre l’enfant. Il permet au psychologue de s’interroger, d’émettre des hypothèses sur les difficultés décelées lors du test et à orienter les suivis médicaux par la suite. Le WISC est un indice sur le mode de fonctionnement de l’enfant par rapport à son groupe d’âge.
Tous ces bilans doivent être ensuite intégrés au dossier de la MDPH. Plus il y a de diagnostics et d’avis de professionnels, plus la MDPH aura de la matière à étudier. Est-ce que le nombre de diagnostics médicaux dans un dossier permet à celui-ci d’être accepté plus facilement ? Je ne saurai pas vous le dire. Certains experts disent que oui. Mais je ne m’avancerai pas là-dessus.
Il faut également y ajouter les factures des spécialistes qui ne sont pas prises en charge par le CPAM. Pour mon fils, il s’agissait des factures de l’ergothérapeute.
Parenthèses : réussir à avoir un RDV chez l’orthophoniste peut être compliqué dans beaucoup de départements. Souvent, il faut rappeler les orthophonistes tous les mois pour savoir s’ils disposent d’une place pour votre enfant. Dans les meilleurs des cas, ils peuvent inscrire votre enfant sur leur liste d’attente. Il faut persévérer.
L’importance de la rédaction pour le dossier MDPH
Le dossier de la MDPH doit être rempli soigneusement. Si nécessaire, rédigez d’abord sur un brouillon les questions demandant un peu de rédaction.
Le dossier en lui-même se complète facilement. Il suffit simplement de lire les consignes. Les questions ne nécessitent pas de grandes rédactions, à part quelques unes. Elles nécessitent seulement quelques lignes rapidement.
Le seul point qui peut poser un problème à votre dossier est la rédaction de votre lettre de motivation. Je l’ai appris à mes dépens !
Après avoir déposé le dossier de la MDPH une première fois, l’attente fut longue à ce moment-là avec la MDPH du Gard. J’ai attendu 6 mois avant d’avoir une réponse.
Comment faire si la MDPH rejette votre demande ?
Au bout de six mois, je reçois enfin la réponse tant attendue de la MDPH. Le verdict est terrible pour mon cœur de ma maman. J’accompagne mon fils au quotidien et je vois toutes ses difficultés. À la maison, les devoirs se font souvent sous tension. Mon fils souffre de ne pas pouvoir les faire normalement. C’est une torture pour lui !
Il est écrit sur le courrier que le handicap de mon fils n’atteignant pas les 50% ne permettait pas à la MDPH de donner une suite favorable à mon dossier.
Je ne comprenais pas leur décision, car mon fils éprouvait réellement des difficultés dans les apprentissages au quotidien. J’étais en colère et j’ai tout de suite réagi. Il fallait faire un recours de la décision. Je ne pouvais pas laisser mon fils sans aucune aide. Au dos du courrier de la MDPH, la procédure à suivre pour faire un recours administratif était expliquée clairement.
La lettre de motivation pour le dossier MDPH
Je me mets à décrire son quotidien et le mien à la maison au moment des devoirs. J’explique clairement ses difficultés en classe, avec les retours de la maîtresse pour que mon courrier ait plus de poids. J’écris, je rature, je recommence plusieurs fois en élaborant un plan satisfaisant et cohérent pour la lettre de motivation. J’étais tellement remontée contre la décision de la MDPH que j’ai fini par rédiger 9 pages. Ma lettre de motivation est longue, elle est représentative du quotidien de mon fils, elle est sincère et sans exagération.
Je l’envoie à la MDPH et je me dis que si ma lettre ne permet pas d’obtenir les aides demandées, je ne vois pas comment je pourrai aider davantage mon fils. Je voulais surtout que l’AESH lui soit accordée pour l’aider en classe. À l’approche de la 6ème, je stressais pour lui. J’avais peur qu’il ne puisse pas suivre le rythme au collège et qu’il soit complètement débordé dans l’organisation.
La réponse de la MDPH à ma lettre de recours arriva au bout de 2 mois. Enfin, la MDPH a accordé une AESH mutualisée à mon fils pour 1 année et une allocation pour enfant handicapé pour payer les séances chez l’ergothérapeute. Elle reconnaissait finalement le taux de handicap de mon fils qui dépassait les 50 %.
J’étais soulagée que ma lettre de recours ait permis de débloquer la situation. Mon fils a eu un AESH très vite en cours d’année et j’ai vu les changements sur ses cahiers.
La suite avec la MDPH
Les aides accordées n’étaient valables qu’une année. Au bout de 6 mois, j’ai dû refaire le dossier de la MDPH en y ajoutant seulement les nouveaux bilans, s’il y a. Par contre, il faut faire remplir de nouveau le dossier par la neuropédiatre (elle suivait mon fils).
Il ne faut pas attendre les 3 derniers mois pour renouveler les aides accordées par la MDPH. Les délibérations peuvent être longues selon le département dans lequel vous vivez. En outre, le renouvellement des aides n’est pas automatique. Il faut donc repasser par la case départ.
Cette fois-ci, je ne voulais pas faire la même erreur que j’ai faite avec le premier dossier. J’ai alors rédigé une longue lettre de 6 pages pour expliquer la situation de mon fils de son passage de la classe de la CM1 à la classe de CM2. Il fallait aussi que je souligne l’importance de l’AESH à ses côtés et les bénéfices qu’elle lui apportait en classe.
Sans oublier de spécifier que les devoirs à la maison restaient très difficiles à faire à cause de sa dysgraphie.
Il ne faut pas hésiter à raconter votre vie de maman avec votre enfant en ciblant les spécificités des difficultés et en détaillant les exemples concrets.
La MDPH a besoin de comprendre la situation de votre enfant. Et pour cela, expliquez ou racontez le quotidien de votre enfant et ce que vous effectuez pour lui.
Merci de m’avoir lu et bonne chance à vous si vous devez déposer un dossier à la MDPH.
