Des livres Dys pour apprendre à lire, conçus pour les enfants dyslexiques
Avoir un enfant dyslexique, dyspraxique, autre dys ou multidys, est un travail à plein temps. Pas évident tous les jours, je vous l’avoue. Mais, il ne faut jamais baisser les bras même si parfois certains moments sont difficiles. Combien de fois j’avais envie de fermer le livre de lecture ou d’arrêter de faire les devoirs avec mon fils. J’ai le cœur qui s’emballe et les nerfs qui gonflent tellement que le temps des devoirs est anormalement long. Chaque minute qui passe peut dégénérer avec un enfant dys. Il peut se braquer et refuser catégoriquement de travailler. Quand je dis ”dégénérer”, je sous-entend aussi la crise : la fameuse crise de larmes et de nerfs qui cloue définitivement la séance des devoirs. Je l’appréhende tout le temps, mais je ne montre rien à mon fils. J’essaye d’être au maximum bienveillante envers mon enfant.
Le long chemin de l’apprentissage d’un enfant dyspraxique, dyslexique ou autre dys
Pas évident pour un enfant dyslexique, dyspraxique ou autre dys d’apprendre à lire, à écrire et à compter dans notre système d’éducation actuel. Son apprentissage va être conditionné à la bienveillance ou non de l’établissement et plus précisément à celle de la maîtresse ou du maître. L’enseignant est-il sensible aux sujets des enfants Dys ? Fera t-il l’effort d’adapter son enseignement ? Trop souvent, j’ai entendu dire : “j’ai trop d’élèves et je ne peux pas m’occuper personnellement du vôtre. Ah triste mentalité ! Les enfants dys sont mis sur la touche et doivent faire comme ils peuvent pour suivre et ne pas lâcher. Et nous parents, nous avons aussi notre rôle à jouer, un des plus importants de notre vie, voire le plus important.
Les sentiments négatifs
Au quotidien, mon fils ressent souvent des sentiments négatifs. Il voit bien qu’il n’arrive pas à faire certaines choses que les autres camarades de sa classe maîtrisent sans aucun effort. Il se sent nul et parfois, il veut mourir. La phrase résonne comme un coup de massue dans mon cœur. C’est terrible d’entendre cela de la bouche d’un enfant de 7 ans. Alors je l’inonde d’encouragement et d’amour à profusion pour le sortir de cette idée morbide. Je cherche des solutions pour l’aider et j’en parle à la maîtresse et aux spécialistes qui le suivent. Petit à petit, il reprend confiance en lui et continue son chemin avec volonté et enthousiasme.
Lire, ce n’est pas facile
Pourtant, chaque moment d’apprentissage peut être surmonté ou contourné intelligemment quand il est bien suivi. Je prends l’exemple de la lecture. Mon fils est dysgraphique et dyspraxique visuo-spatial. Lire un texte pour lui c’est comme déchiffrer des hiéroglyphes. Il ne comprend pas ce qu’il lit. L’association des sons que les enfants apprennent tous au CP était un exercice laborieux. Il confondait les sons “d”, “p”, il avait du mal à enregistrer les sons et leur prononciation comme “er”, “et, “est”, “ai”, “ei”. Bref, la liste serait trop longue à faire.
Finalement, il réussit à apprendre les différentes associations de sons avec les lettres de l’alphabet. Pourtant, la lecture n’est pas une chose aisée à mettre en pratique pour lui. Entre la lenteur de lecture, le non-respect de la ponctuation et le déchiffrage des syllabes, il est difficile de comprendre ce qu’il lit à moins de lire aussi avec lui.
Le plaisir de lire devient en fin de compte une torture pour lui. Sa lecture n’a aucune fluidité, il bute sur beaucoup de mots, oublie carrément de prononcer des mots ou des syllabes, etc.
Je voyais bien qu’il galérait tout en voulant bien faire. En plus, les maîtresses du CP et du CE1 voulaient que leurs élèves lisent beaucoup. Mon fils le faisait et prenait plaisir à découvrir de nouvelles histoires. Mais franchement, les livres pour enfants normaux ne sont pas adaptés aux enfants dyslexiques, dyspraxiques visuo-spatial, etc. Le mien arrivait à les lire mais avec difficulté.
C’est écrit trop petit ou les mots ne sont pas assez espacés selon les collections. Pourtant, il ne se décourageait pas et gardait cette même motivation quand il voyait des livres.
J’ai découvert les livres pour dyslexiques et autre dys
Je voyais que malgré son envie de lire, il ne progressait pas en lecture. Il avait toujours les mêmes lacunes qui revenaient sans cesse à travers tout ce qu’il lisait. Alors je me suis demandée s’il existait des collections pour les enfants dyslexiques et autres dys. Et j’ai trouvé des livres fantastiques qui ont été pensés pour les enfants dys. Dès les premières pages, j’ai été séduite par la police d’écriture et notamment par la taille de la police.
Pour mon fils, sa lecture était devenue fluide avec ces collections de livres pour Dys. Il prononçait toutes les syllabes des mots, voyait mieux la ponctuation et déchiffrait plus facilement les mots difficiles et longs.
Collection “Ma lecture facile !” adapté aux enfants dyslexiques, chez Hatier
Pour aider mon fils dys, j’ai commencé par “Ma lecture facile !” pour CE1/CE2 de 7 à 9 ans, adapté aux enfants DYS ou en difficulté d’apprentissage. Je voulais d’abord faire un test avant de choisir d’autres collections. J’ai alors commandé “Hugo tête en l’air”, “Ma lecture facile !” chez la maison d’édition Hatier. Le livre coûte 7,50 euros. Je trouve que c’est correct.
Tout est bien expliqué dès la première page pour que nous parents, nous comprenions comment a été élaborée cette collection pour enfants dyslexiques et autres dys.
La boîte à mots est une sorte de dictionnaire qui se trouve au début de chaque chapitre pour expliquer les nouveaux mots ou les nouvelles expressions.
Les aides visuelles nous expliquent comment cette collection a été créée pour que la lecture soit plus aisée pour les dyslexiques. C’est un point important lorsqu’on opte pour cette collection. Personnellement, je trouve que la police utilisée OpenDyslexic est tout juste formidable. L’utilisation des couleurs permet réellement à l’enfant de prononcer toutes les syllabes et tous les mots.
Les activités de lecture : des exercices de compréhension de texte y sont proposés à la fin de chaque chapitre. Cela permet de vérifier si l’enfant a bien compris ce qu’il a lu.
Résultat très positif !
Mon fils a lu tout le livre en une seule fois seulement tellement que l’histoire lui a plu. Par contre, il n’a pas voulu faire les activités de lecture à la fin de chaque chapitre, car il avait envie de connaître la suite rapidement. Nous avons dû faire les exercices de compréhension de texte dans un deuxième temps, donc forcément une deuxième lecture a été nécessaire.
En tout cas, cette collection m’a rassurée sur la capacité de mon fils à lire correctement. Il voyait mieux les lettres et les mots, il distinguait lisiblement chaque syllabe.
L’ami des Dys chez Belin
Voilà une autre collection pour les enfants dyslexiques : L’ami des Dys”, chez les éditions Belin. Chaque livre est un petit roman au format A5. Tout est bien espacé et écrit assez gros pour que l’enfant voit chaque mot. Le point fort dans cette collection est le travail sur des syllabes en particulier (le son “it”, “gr”, “pl”, etc). Cela permet à l’enfant de réviser des sons qui sont généralement des points de faiblesse chez les dyslexiques. Les livres sont faciles à lire. Mon fils les a lu rapidement avec une aisance déconcertante. Je dis ça parce que si je lui met un livre du type “pour enfant normal”, il va oublier de prononcer des mots, il va buter sur les mots longs, il ne s’arrête pas quand il y a un point, etc.
Ici, les histoires sont écrites de façon extrêmement lisible pour les enfants dys, dyslexiques,etc.
Dyscool, lecture facilitée chez Nathan, premiers romans
Chez Nathan, dans cette collection Dyscool, vous avez un choix assez large et varié en matière de romans.
Avec cette collection Dyscool, Nathan propose des romans de jeunesse à succès dans une version adaptée aux enfants dyslexiques et bien sûr à tous ceux qui manifestent des difficultés à lire.
La police utilisée est lisible et l’auteur a réécrit certains passages pour que l’histoire soit plus facile à comprendre. Au fil de la lecture, on découvre que les syllabes des mots longs sont en couleur pour faciliter la prononciation. Le texte est aéré. Pour que la lecture soit agréable, il y a des illustrations quasiment une page sur deux. Chaque roman comporte en moyenne 60 pages. Cependant, l’histoire est rapidement lue comme vous pouvez le voir sur les photos ci-dessous :
Chez la maison d’édition Auzou, collection “Délie mes mots”
J’ai découvert cette collection par hasard au rayon “première lecture” de la bibliothèque jeunesse de ma ville. J’ai été conquise par la présentation et mon fils a lu sans aucune difficulté. C’est un livre qui se présente sous le format A4, les illustrations sont jolies et l’histoire est passionnante.
Au niveau du texte, il est aéré, la police utilisée est grosse et très espacée. Les mots longs sont écrits en couleur pour que l’enfant distingue les différentes syllabes à prononcer.
Il existe différentes histoires dans cette collection. Mon fils a aussi lu “Victor et les amulettes” et Victor et la fée Linotte”. Ce sont des histoires passionnantes pour un enfant de 8 ans.
J’espère que cette sélection de livres pour enfants dyslexiques ou autres dys vous a aidé dans votre choix de livres. Toutes les collections présentées sont très bien. Je n’ai pas de préférence particulière. Ce sont les histoires en elles-mêmes qui font réellement la différence d’un livre à un autre. Selon le goût de votre enfant, certaines histoires vont lui plaire et d’autres moins.
J’espère que cet article vous a aidé à choisir les livres pour votre enfant.
Je vous souhaite Bonne lecture et je dis toujours à mon fils : « si tu veux progresser, tu dois persévérer ».
