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Dyspraxie chez l’enfant : comprendre et accompagner ce trouble de la coordination motrice

La dyspraxie est un trouble neuro-développemental qui affecte la coordination motrice chez l’enfant. Il s’agit d’un défi quotidien pour les enfants qui en sont atteints, ainsi que pour leurs familles. Dans cet article, nous allons explorer en détail la dyspraxie chez l’enfant, ses causes, ses symptômes, son diagnostic et les stratégies d’accompagnement pour aider les enfants dyspraxiques à surmonter leurs difficultés.

1.Qu’est-ce que la dyspraxie ? 

La dyspraxie est un trouble neuro-développemental qui affecte la coordination motrice chez l’enfant. Plus précisément, il s’agit d’un trouble de l’acquisition et de l’exécution des mouvements, qui ne peut être expliqué par un déficit musculaire, sensoriel ou intellectuel. La dyspraxie touche la capacité de planifier, d’organiser et de réaliser des mouvements précis et coordonnés.

  • Différents types de dyspraxie

On distingue différents types de dyspraxie : 

  • La dyspraxie idéomotrice (difficulté à réaliser des gestes volontaires),
  • La dyspraxie visuo-spatiale (problèmes de coordination dans l’espace),
  • La dyspraxie constructive (difficulté à manipuler des objets)
  • Et la dyspraxie verbale (problèmes de coordination des muscles impliqués dans la parole).

Ces différentes formes de dyspraxie peuvent coexister chez un même enfant.

  • Facteurs de risque et causes de la dyspraxie

Les causes de la dyspraxie ne sont pas entièrement connues. Toutefois, il est largement admis qu’elle a une origine neurologique. Des facteurs génétiques, des anomalies du développement cérébral et des perturbations du système nerveux peuvent contribuer au développement de la dyspraxie. Il est important de noter que la dyspraxie n’est pas causée par un manque de volonté ou de motivation de la part de l’enfant.

  • Prévalence de la dyspraxie chez les enfants

La prévalence de la dyspraxie chez les enfants varie. Nous estimons qu’elle touche environ 5 à 10 % de la population infantile. Elle est plus fréquente chez les garçons que chez les filles. La dyspraxie peut être détectée dès la petite enfance. Mais elle peut également passer inaperçue jusqu’à l’entrée en primaire. C’est lorsque les exigences liées aux compétences motrices deviennent plus complexes.

2. Les symptômes de la dyspraxie 

  • Difficultés liées à la coordination motrice

Les symptômes de la dyspraxie peuvent varier d’un enfant à l’autre. Mais ils sont généralement liés aux difficultés de coordination motrice. Les enfants dyspraxiques peuvent avoir des problèmes de motricité globale : 

  • Des difficultés à sauter, courir, grimper ou à maintenir leur équilibre.

Ils peuvent également rencontrer des difficultés dans les activités nécessitant une coordination fine :

  • Comme boutonner une chemise, nouer des lacets ou utiliser des ciseaux.
  • Problèmes de motricité fine

Les problèmes de motricité fine peuvent se manifester par :

  • Une mauvaise écriture,
  • Une difficulté à manipuler des objets de petite taille,
  • Des gestes maladroits lors de la prise de couverts
  • Ou une incapacité à reproduire des mouvements complexes.

Les enfants dyspraxiques peuvent également avoir des difficultés dans les activités impliquant la coordination œil-main. Par exemple, il s’agit des réflexes de lancer et d’attraper une balle.

  • Perturbations de la planification des mouvements

La planification des mouvements est également affectée chez les enfants dyspraxiques. Ils peuvent avoir des difficultés à organiser les étapes nécessaires pour réaliser une tâche. Ce qui peut entraîner des gestes désordonnés ou mal coordonnés. Par exemple, ils peuvent avoir du mal à s’habiller dans l’ordre correct des vêtements ou à suivre une séquence de mouvements dans un jeu.

  • Incidences sur les activités de la vie quotidienne

Outre les difficultés motrices, la dyspraxie peut également avoir des répercussions sur d’autres domaines du développement. Les enfants dyspraxiques peuvent présenter des problèmes de langage. Ces enfants peuvent avoir des difficultés d’articulation ou de prononciation. Ils peuvent également avoir des difficultés d’apprentissage, notamment dans les domaines liés aux compétences motrices, tels que l’écriture, les mathématiques ou la lecture.

Il est important de noter que la dyspraxie ne se limite pas aux aspects moteurs. Elle peut également affecter les fonctions cognitives, telles que la mémoire de travail, la planification, l’organisation et la perception visuo-spatiale. Certains enfants dyspraxiques peuvent également présenter des difficultés sur le plan émotionnel. Ils peuvent manifester de l’anxiété ou de la frustration liées à leurs difficultés quotidiennes.

Il est essentiel de reconnaître les symptômes de la dyspraxie, afin de pouvoir offrir un soutien adéquat aux enfants qui en sont atteints. Un diagnostic précoce et une prise en charge adaptée peuvent grandement aider les enfants dyspraxiques à développer leurs compétences motrices et à améliorer leur qualité de vie.

3. Le diagnostic de la dyspraxie 

  • Évaluation médicale et psychologique

Le diagnostic de la dyspraxie repose sur une évaluation médicale et psychologique approfondie réalisée par des professionnels de la santé spécialisés. Il n’existe pas de test unique pour diagnostiquer la dyspraxie. Mais une évaluation complète permet d’identifier les difficultés motrices spécifiques et d’exclure d’autres troubles possibles.

La première étape du processus du diagnostic consiste généralement en une évaluation médicale réalisée par un médecin (un neuropédiatre ou un orthophoniste). Le médecin recueillera l’anamnèse de l’enfant et de sa famille. Il examinera les antécédents médicaux et réalisera un examen physique complet aussi. Cela permettra d’exclure d’autres causes possibles des difficultés motrices, telles que des troubles musculaires ou neurologiques.

Par la suite, une évaluation psychologique peut être effectuée par un neuropsychologue ou un pédopsychologue. Cette évaluation vise à évaluer les compétences motrices de l’enfant, ainsi que d’autres domaines du développement tels que le langage, la cognition et les fonctions exécutives. Différentes batteries de tests et d’évaluations peuvent être utilisées pour mesurer les capacités motrices et identifier les difficultés spécifiques.

  • Critères diagnostiques

Les critères diagnostiques pour la dyspraxie peuvent varier selon les systèmes de classification et les pays. Cependant, certains signes et symptômes communs peuvent aider à poser le diagnostic. Il s’agit notamment de la présence de difficultés motrices significatives et persistantes. Nous parlons aussi d’un impact sur les activités quotidiennes et scolaires. 

  • Différentiel avec d’autres troubles du développement

Il est important de souligner que le diagnostic de la dyspraxie peut être complexe. Car les difficultés motrices peuvent varier d’un enfant à l’autre et être influencées par d’autres facteurs tels que l’âge, le développement cognitif et les compétences environnementales. Une évaluation approfondie réalisée par une équipe multidisciplinaire est donc essentielle pour établir un diagnostic précis.

  • Importance d’un diagnostic précoce

Un diagnostic précoce de la dyspraxie est crucial pour permettre une intervention précoce et un soutien approprié. Plus tôt les difficultés sont identifiées, plus tôt des stratégies d’accompagnement peuvent être mises en place. En effet, elles pourront aider l’enfant à développer ses compétences motrices et à minimiser les conséquences négatives sur sa vie quotidienne et son bien-être émotionnel.

Il convient de souligner que le diagnostic de la dyspraxie ne doit pas être perçu comme une étiquette ou une limitation. Mais plutôt comme un moyen d’identifier les besoins spécifiques de l’enfant. Et de lui fournir un soutien adéquat pour surmonter les difficultés liées à la coordination motrice.

4. Les impacts de la dyspraxie sur la vie quotidienne 

  • Difficultés scolaires et apprentissage

La dyspraxie peut avoir des répercussions significatives sur la vie quotidienne des enfants qui en sont atteints. Les difficultés motrices peuvent influencer leur participation aux activités scolaires, sociales et de loisirs, ainsi que leur estime de soi et leur bien-être émotionnel.

Sur le plan scolaire, les enfants dyspraxiques peuvent rencontrer des difficultés dans divers domaines d’apprentissage. Ils peuvent avoir du mal à écrire lisiblement et rapidement. Ce qui peut affecter leur prise de notes et leur capacité à exprimer leurs idées par écrit. Les activités impliquant une coordination motrice fine, comme le découpage ou l’assemblage de puzzles, peuvent également être plus difficiles pour eux. Cela peut entraîner des frustrations et un sentiment de découragement face aux tâches académiques.

  • Conséquences sur les activités sociales et de loisirs

La dyspraxie peut également avoir un impact sur les relations sociales des enfants. Les difficultés motrices peuvent rendre les jeux de groupe plus complexes, entraînant parfois une exclusion ou des moqueries de la part de leurs camarades. Les enfants dyspraxiques peuvent avoir du mal à suivre le rythme des activités sportives ou à participer à des jeux nécessitant une coordination motrice précise. Cela peut créer une baisse de la confiance en soi et des difficultés à se sentir intégrés dans le groupe.

Les activités de loisirs peuvent également être affectées par la dyspraxie. Les enfants dyspraxiques peuvent avoir du mal à participer à des activités telles que le dessin, la peinture, la musique ou le sport. Ce qui peut limiter leurs opportunités de s’épanouir et de développer leurs talents dans ces domaines. 

  • Retentissement émotionnel et estime de soi

Les conséquences émotionnelles de la dyspraxie ne doivent pas être négligées. Les enfants dyspraxiques peuvent ressentir de la frustration, de la colère et de l’anxiété face à leurs difficultés quotidiennes. Ils peuvent également éprouver une faible estime de soi et un sentiment d’incompétence en se comparant avec les autres enfants. Il est donc essentiel de fournir un soutien psychologique et émotionnel aux enfants dyspraxiques. Cela leur permettra de développer une attitude positive et de gérer leurs émotions face aux défis qu’ils rencontrent.

Notez que chaque enfant dyspraxique est unique et que les impacts de la dyspraxie peuvent varier d’un individu à l’autre. Certains enfants peuvent développer des stratégies d’adaptation efficaces et surmonter leurs difficultés avec le temps. Tandis que d’autres peuvent avoir besoin d’un soutien continu pour les aider à s’épanouir malgré leurs défis moteurs.

5. Stratégies d’accompagnement et d’intervention 

  • Approches thérapeutiques et rééducation motrice

Lorsqu’un enfant est diagnostiqué dyspraxique, il est essentiel de mettre en place :

  • Des stratégies d’accompagnement et d’intervention pour l’aider à surmonter ses difficultés motrices et à développer ses compétences.

Voici quelques approches qui peuvent être utilisées :

  • Ergothérapie : L’ergothérapie joue un rôle clé dans la prise en charge de la dyspraxie. Les ergothérapeutes travaillent avec les enfants pour améliorer leur coordination motrice, leur planification des mouvements et leur maîtrise des activités quotidiennes. Ils utilisent des activités et des exercices spécifiques pour renforcer les muscles, améliorer la motricité fine et développer la coordination œil-main. L’ergothérapie peut être réalisée individuellement ou en groupe, selon les besoins de chaque enfant.

 

  • Orthophonie : L’orthophonie peut être bénéfique pour les enfants dyspraxiques qui rencontrent des difficultés de langage, de prononciation ou d’articulation. Les orthophonistes travaillent avec les enfants pour améliorer leur compréhension et leur expression verbale, ainsi que leur coordination des muscles impliqués dans la parole. Ils peuvent utiliser des exercices de renforcement musculaire, des techniques de respiration et des jeux de langage pour favoriser le développement des compétences linguistiques.

 

  • Adaptations environnementales : Il est important d’apporter des adaptations environnementales pour aider les enfants dyspraxiques à mieux appréhender leur quotidien. Cela peut inclure l’utilisation d’outils et d’équipements spécialisés tels que :
  • Des stylos à prise ergonomique,
  • Des planches à découper avec des repères de positionnement,
  • Ou des claviers d’ordinateur adaptés.
  • Les aménagements peuvent également inclure des modifications dans la salle de classe, comme des repères visuels, des instructions verbales et écrites, et des temps de pause pour permettre aux enfants de se reposer et de se recentrer.

 

  • Apprentissage multisensoriel : Les approches pédagogiques qui utilisent des techniques d’apprentissage multisensoriel peuvent être bénéfiques pour les enfants dyspraxiques. Ces approches impliquent l’utilisation des différents sens (la vue, le toucher et l’ouïe) pour faciliter l’apprentissage et la mémorisation. Par exemple, l’utilisation de supports visuels, de manipulations tactiles et de jeux interactifs peut aider les enfants à mieux comprendre et intégrer les concepts.

 

  • Soutien psychologique : Les enfants dyspraxiques peuvent bénéficier d’un soutien psychologique pour gérer leurs émotions et renforcer leur estime de soi. Les psychologues peuvent aider les enfants à développer des stratégies de gestion du stress, à renforcer leur confiance en eux et à cultiver une attitude positive face aux défis. Le soutien psychologique peut également être étendu aux familles, en leur fournissant des informations, des conseils et des ressources pour mieux comprendre la dyspraxie et accompagner leur enfant.

Les stratégies d’accompagnement et d’intervention doivent être individualisées en fonction des besoins spécifiques de chaque enfant. Une approche multidisciplinaire, impliquant des professionnels de différents domaines, est souvent nécessaire pour offrir un soutien complet et efficace.

6. Conseils pratiques pour les parents et les enseignants 

Quand un enfant est diagnostiqué dyspraxique, cela peut représenter un défi pour toute la famille. Cependant, il est important de se rappeler qu’il existe des perspectives positives et des conseils pratiques. Elles peuvent aider les familles à accompagner leur enfant dans son parcours.

  • Encourager l’autonomie et la confiance en soi
  • Favoriser des environnements d’apprentissage inclusifs
  • Aménagements scolaires et adaptations pédagogiques

  • Éducation et sensibilisation :

L’une des premières étapes importantes pour les familles est de s’informer sur la dyspraxie. Renseignez vous sur les caractéristiques, les symptômes et les stratégies d’accompagnement afin de mieux comprendre les besoins de votre enfant. L’éducation et la sensibilisation vous permettront également de mieux communiquer avec les enseignants, les professionnels de la santé et les autres membres de la communauté qui interagissent avec votre enfant.

  • Communication ouverte :

Il est essentiel d’établir une communication ouverte et honnête avec votre enfant. Encouragez le à exprimer ses sentiments, ses frustrations et ses réussites. Assurez vous qu’il se sente soutenu et entendu. Impliquez également les membres de la famille dans les discussions et les prises de décision concernant les stratégies d’accompagnement et les objectifs à atteindre.

  • Encouragement et valorisation :

Les enfants dyspraxiques peuvent se sentir découragés face à leurs difficultés motrices. Il est important de les encourager et de valoriser leurs progrès, même les plus petits. Célébrez leurs réussites et soulignez leurs forces. Cela renforcera leur confiance en eux et leur motivation à continuer à faire de leur mieux.

  • Collaboration avec l’école :

Établissez une collaboration étroite avec les enseignants et le personnel scolaire de votre enfant. Partagez des informations sur la dyspraxie, les besoins spécifiques de votre enfant et les stratégies d’accompagnement qui ont été efficaces. Travaillez en équipe pour mettre en place des aménagements et des adaptations en classe, tels que des supports visuels, des instructions claires et des périodes de pause si nécessaire.

  • Encourager l’autonomie :

Encouragez votre enfant à développer son autonomie et à prendre des initiatives dans ses activités quotidiennes. Donnez-lui des responsabilités adaptées à son âge et à ses capacités. Et offrez lui un soutien progressif pour qu’il puisse développer ses compétences motrices et sa confiance en lui.

  • Activités adaptées :

Cherchez des activités adaptées aux capacités et aux intérêts de votre enfant. Cela peut inclure des activités artistiques, musicales, sportives ou des jeux qui favorisent le développement des compétences motrices. Encouragez-le à essayer de nouvelles activités, même s’il peut y avoir des défis, et soutenez ses efforts avec patience et encouragement.

  • Soutien communautaire :

Cherchez des groupes de soutien locaux ou en ligne composés d’autres familles ayant des enfants dyspraxiques. Ces communautés peuvent offrir un soutien émotionnel, des conseils pratiques et des ressources précieuses. Partagez vos expériences et vos préoccupations avec d’autres familles peut vous aider à vous sentir moins seuls et à trouver de nouvelles idées pour soutenir votre enfant.

Conclusion

La dyspraxie peut représenter un défi pour les enfants et les familles. Mmais il est important de se rappeler qu’il existe des ressources, des stratégies et un soutien disponibles pour les aider à surmonter ces difficultés. En plus des conseils mentionnés précédemment, voici quelques idées supplémentaires à considérer :

  • Encourager les activités physiques :

Les activités physiques régulières peuvent être bénéfiques pour les enfants dyspraxiques. Ils peuvent renforcer leur coordination motrice et leur équilibre. Encouragez lès à participer à des activités adaptées à leurs capacités, telles que la natation, le yoga ou la danse. Ces activités peuvent également favoriser la confiance en soi, l’estime de soi et la socialisation.

  • Utiliser la technologie :

La technologie peut être un outil précieux pour les enfants dyspraxiques. Des applications et des logiciels spécifiques peuvent les aider à améliorer leur écriture, leur organisation, leur mémoire et leurs compétences linguistiques. Explorez les options disponibles et identifiez les ressources technologiques qui peuvent soutenir votre enfant dans son apprentissage et son développement.

  • Patience et persévérance :

La dyspraxie est un trouble qui demande du temps, de la patience et de la persévérance. Il est important de reconnaître que les progrès peuvent être lents, mais chaque étape compte. Célébrez les petites victoires et soyez compréhensifs envers les difficultés rencontrées. Le soutien et l’encouragement constants sont essentiels pour aider votre enfant à surmonter les obstacles.

En fin de compte, chaque enfant dyspraxique est unique, avec ses propres forces, défis et talents. Avec une attitude positive, une compréhension empathique et une approche individualisée, les enfants dyspraxiques peuvent surmonter leurs difficultés, développer leurs compétences et atteindre leur plein potentiel.

 

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