Vie de maman

Epi… quoi ? Épisiotomie !

Épisiotomie, ce mot résonne comme des bruits d’une paire de ciseaux bien aiguisée dans ma tête de maman. Même après des années, ce mot me donne encore la chair de poule. Pour toutes celles qui savent physiologiquement ce qu’est l’épisiotomie comprennent bien de quoi je parle. 

Un film d’horreur appelé l’Épisiotomie

La grossesse est une des plus belles expériences de la vie. Porter la vie en vous, c’est grandiose ! La nature est sacrément bien faite, n’est-ce pas ? 

Pendant la grossesse, toutes les femmes sont belles. Je ne parle pas des 3 premiers mois durant lesquels, certaines femmes sont sujettes aux nausées, aux vomissements, à la fatigue, à l’acné, etc. 

Je ne rentre pas dans les détails ni dans des sujets médicaux complexes liés à la grossesse. De toute manière, je n’ai pas les compétences appropriées pour en parler. 

Je continue donc sur les bienfaits de la grossesse : les cheveux sont franchement beaux et résistants, les ongles sont incassables, la poitrine devient généreuse, les formes sont plantureuses, etc. 

La grossesse rend les femmes très belles

Cerise sur le gâteau, mon homme exécute tout ce que je veux. Oui, oui, la grossesse me confère la position de “The Queen”. J’ordonne et les autres exécutent. Jusque là, tout va bien, la grossesse est idyllique.  

Comme toute future maman, je suis assez curieuse de connaître les grandes étapes de la grossesse : 

  • comment mon fœtus va évoluer, 
  • les rendez-vous à ne pas rater avec mon gynécologue, 
  • les échographies principales à faire, etc. 

J’apprends plein de choses dans les livres et sur les sites internet spécialisés. 

Et là, je tombe sur une page qui parle d’épisiotomie. En lisant les informations dessus,  mes cuisses se serrent, j’avale ma salive difficilement, je contracte mon utérus, j’ai peur de cet acte chirurgical ! 

Horreur quand je découvre ce qu'est l'épisiotomie

Juste en lisant les mots, comme beaucoup d’entre vous, je me dis que ça doit être terriblement douloureux les jours ou les semaines d’après. Je me rassure en me disant que mes hanches sont assez larges pour que bébé y passe sans problème. Allez, je me rassure comme je peux : ça ne va pas m’arriver, l’accouchement va bien se passer, etc.  

Les détails de l’épisiotomie 

Je ne vais pas vous faire un cours sur l’épisiotomie. En quelques mots, l’épisiotomie consiste à couper la partie de peau qui se situe entre le vagin et l’anus, le périnée. Le gynécologue fait une incision d’environ 2,5 à 5 cm pour augmenter l’ouverture du vagin pour faciliter le passage de bébé. Après l’accouchement, il referme la coupure avec des points de suture. 

En France, l’épisiotomie n’est pas systématiquement pratiquée, fort heureusement. Les statistiques de ces dernières années montrent une tendance vers la baisse de cet acte dans les  hôpitaux et les cliniques. 

Dans quels cas l’épisiotomie est pratiquée ? 

Normalement, pour qu’un gynécologue ait recours à l’épisiotomie, plusieurs situations d’accouchement nécessitent de l’aide pour faciliter l’expulsion de bébé. 

Quand le bébé est coincé et qu’il est en souffrance fœtale, une épisiotomie est réalisée. L’objectif est de sortir le bébé au plus vite grâce à l’épisiotomie. 

Si le périnée est trop dur, tendu ou musculeux, généralement, le gynécologue va opter pour une épisiotomie. 

Si vous attendez un gros bébé, l’épisiotomie peut être pratiquée si votre vagin est trop étroit. 

Selon la situation du bébé et de chacune, l’épisiotomie peut être envisagée. 

Mon expérience de l’épisiotomie 

À ma première grossesse, j’étais en confiance en me disant que je vais accoucher par le bas et sans intervention chirurgicale. Les échographies confirmaient que j’allais accoucher d’un beau bébé, soit dans les 4 kg à la naissance. Jusque là tout va bien, surtout que ma gygy de cette époque me rassurait beaucoup sur le fait qu’aujourd’hui les hôpitaux savaient parfaitement prendre en charge l’accouchement d’un gros bébé. 

Restez toujours sereine

Le Jour J arrive, j’ai des contractions régulières et hop, direction la maternité. Je vous épargne les longues heures de travail et d’ennui dans la salle d’accouchement. 

Bébé arrive, toute l’équipe se met en place autour de moi. L’interne sage-femme se place en bas de moi sous la surveillance de la sage-femme.

Au bout de 20 minutes, bébé ne peut pas sortir. La gynécologue arrive en vitesse et prend le relais. Tout se passe entre elle et moi. Elle me dit quand pousser et quand je dois arrêter de le faire. En quelques minutes, mon bébé est là, dans mes bras. Heureuse et soulagée, mon bonheur est complet

Mais voilà…

Le moment tant redouté est arrivé !

La gynécologue me dit que mon bébé est sorti à l’aide de la ventouse. Son crâne est légèrement déformé avec une bosse au-dessus. La pédiatre lui donne du doliprane pour soulager sa douleur. 

“Ne bougez plus, je dois vous recoudre”, me dit la gynécologue. J’ai dû vous faire une épisiotomie. 

C'est toujours difficile à accepter que le gynécologue ait pratiqué une épisiotomie

Ses mots résonnent encore dans ma tête aujourd’hui avec le son distinct de sa voix. 

“Elle m’a coupé. Je vais souffrir”. Voilà mes pensées à ce moment-là. 

En effet, avec une péridurale, je n’ai rien senti. Mais une fois l’anesthésiant dissipé, je savais que la douleur allait se réveiller naturellement. 

Vous imaginez le gynécologue vous dire pendant l’accouchement : “Ne poussez plus, je vais vous faire une épisiotomie”. 

Dans votre esprit, vous n’avez qu’une envie c’est de serrer immédiatement les cuisses. Or, ça ne se passe pas comme ça dans la réalité. Personne ne vous prévient qu’on va vous couper. Et c’est bien mieux de cette façon pour éviter d’augmenter le stress de la mère, de provoquer une réaction inappropriée, etc. 

Pour ma part, je voulais savoir si l’épisiotomie aurait pu être évitée. Malheureusement, la gynécologue ne pouvait pas faire autrement pour sortir mon bébé rapidement. L’accouchement avait trop duré. Et autant moi que mon bébé, on était épuisé. 

Je vous avoue que je n’étais pas sereine quand j’ai su qu’on m’avait fait une incision. J’avais très peur pour les jours à venir. Comment me déplacer, me laver, m’occuper convenablement de mon bébé ?… 

D’autant plus qu’après une épisiotomie, l’hygiène est capitale pour éviter un risque d’infection. Une infirmière devait également regarder quotidiennement durant les premiers jours s’il y avait un risque de perte de sang important, un risque accru de déchirures profondes, etc. 

Souvenirs des premiers jours avec l’épisiotomie 

Les premiers jours ont été durs, car je ne pouvais pas marcher correctement. Entre l’après-accouchement et les douleurs de l’épisiotomie, j’étais très loin d’être une jolie maman. Je marchais comme un canard à la vitesse d’une tortue. Je faisais attention à mes mouvements de jambes, peur que les points de suture ne se détachent. C’était l’angoisse. 

Le pire souvenir est celui de s’asseoir. Il était clair que je ne pouvais pas sauter sur mon lit. Je devais d’abord délicatement poser mes fesses sur le matelas pour éviter de réveiller une quelconque douleur entre les cuisses. Je ramenais ensuite mes jambes serrées en même temps sur le lit. Il n’était pas possible de poser une jambe après l’autre au risque d’avoir mal à la cicatrice.   

Toutes les mamans qui ont vécu cette période savent que ce n’est pas évident les premiers jours. Entre la perte de sang due à l’accouchement, le port de grosses serviettes hygiéniques, les douleurs de l’épisiotomie, la peur que la cicatrice s’ouvre et l’envie de bien s’occuper de son bébé provoquent un profond bouleversement dans notre corps et dans notre psychologie. Les premiers jours à l’hôpital sont loin d’être idylliques. 

Au fond de moi, j’aurai aimé un accouchement idéal sans épisiotomie, sans ventouse pour aider mon bébé à sortir de mon ventre. Mais voilà, ça ne s’est pas passé comme ça. 

Retour à la vie normale malgré l’épisiotomie

Ce que j’ai vécu à ce premier accouchement reste quand même magnifique et puissant. Donner la vie est une expérience unique. Parfois, je me dis que je suis bien contente d’avoir accouché en France au 21e siècle. 

On est soulagé quand l'accouchement s'est bien passé

Puis, après quelques jours, la douleur de l’épisiotomie diminue mais il faut quand même continuer à faire attention à nos gestes. S’asseoir brusquement peut réveiller la douleur, tenter de s’accroupir peut aussi avoir de mauvaises surprises. Bref, il faut compter généralement 1 mois pour aller mieux et être plus à l’aise dans ses mouvements. Selon chaque personne, la durée de la cicatrisation n’est pas la même. En tout cas, la visite de la sage-femme après la sortie d’hôpital est important puisqu’elle va vérifier la cicatrisation à chaque fois qu’elle viendra jusqu’à que les points de suture tombent. 

N’hésitez pas à partager votre expérience sur l’épisiotomie. C’est toujours intéressant de pouvoir lire le ressenti d’autres mamans et de pouvoir échanger avec elles.

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